L'expression commandos Kieffer désigne a posteriori les hommes du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne par la France libre et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer. Ils étaient intégrés à la Special Service Brigade britannique dans le commando interalliés numéro 10. Détachés dans le commando britannique numéro 4 avant le jour J, 1771 d'entre eux se sont illustrés en participant au débarquement de Normandie, seuls représentants de la France à débarquer sur les plages2, puis dans les combats qui ont suivi en Normandie. Le 1er bataillon de fusiliers marins commandos était fort de deux Troops (troupe) de combat (1 et 8) et d'une 1/2 Troop d'appui (K-Guns).
Sur les 177 commandos qui débarquèrent le 6 juin 1944, 10 furent
tués le jour même puis 10 lors des jours suivants. Seuls 24 hommes
terminèrent la campagne de Normandie sans avoir été blessés, après 78 jours de déploiement alors qu'ils ne devaient initialement combattre que 3 ou 4 jours3.
À l'issue de la campagne de Normandie, ils seront déployés aux
Pays-Bas, toujours avec le commando numéro 4 du LCL Dawson. Ces combats
méconnus furent pourtant plus durs que ceux de Normandie.
Selon Benjamin Massieu, au cours de son existence, sous ses différentes appellations, le 1er
BFMC aura vu passer 427 volontaires de toutes spécialités, armées et
même nationalités (notamment, les cinq Luxembourgeois : les frères Jean
et Antoine Neven, Félix Peters, Jean Reiffers et Pierre Laux). 33 furent
tués au combat.
Oubliés pour des raisons politiques, les commandos survivants ne recevront la Légion d'honneur que soixante ans plus tard. Les commandos marine de la marine nationale française et particulièrement le commando Kieffer créé en 2008 sont les héritiers du 1er bataillon de fusiliers marins commandos.